vendredi 1 août 2014

Une Petite Maison

Une forteresse. Je suis une forteresse ; même lui il n'y croit pas. Enfin vis à vis de moi il parle de murs. De murs. Ces murs sont ceux-là mêmes construits avec ceux dont la figure grimaçante ne me disait jamais Je t'aime ; elle disait plutôt Va avec le vent. Ce vent n'était ni une brise ni un courant porteur mais une impasse, une haleine putride masquée par le vague parfum d'une pâte mentholée vendue par les publicités. Leur grimace et les mots sortant de leur bouche baveuse disaient en réalité Va, va avec Satan car en rien tu ne sembles vouloir coller au parquet de cette maison sans fondation dans laquelle tu es née. Va t'en. Et nous savons qui tu es.
Lui, lui il me regarde. Lui il me voit. Moi, moi, je suis encore parfois dans les murs de cette demeure fantôme. Mais sa confiance fait renaître mes véritables sentiments. En purifiant les lucarnes de ma demeure principale, à présent je peux laisser entrer la lumière.
D'abord la poussière envahit l'espace par un torrent de beauté physiologique puis me fait hurler et libère toutes les voies obstruées afin de pouvoir à nouveau me laisser respirer.
Mes vallées de larmes ont ramené les impuretés au sol avant de les évacuer aux abîmes de notre domaine à nous deux.
Les autres sont libres de voguer sur les flots de leurs larmes. Les miennes ils ne les auront plus.

jeudi 13 mars 2014

Autopsie IV

 L'attention.

Au-travers des vers il m'arrive de crier mon désir de renaître, épanouie, auprès d'un être - peut-être de chair - mais qui ressemblerait à tous ceux que j'aime réunis. Ou bien de naître ailleurs, là où tous ceux que je connais n'existeraient pas. Là je suis dans des mots sans sens concret sauf celui de me rappeler qu'ils en apportent l'insatnt suivant. Je laisse couler les étoiles de la mine argentée de mon crayon de bois et laisse parler des étoiles crevées ou naissantes en moi ; je ne sais pas toujours. Cela demande de l'attention. Tout s'inscrit, une fois écrit. Je sais. Je n'ai peur de rien. Ni de l'absurde (ce n'est pas tout à fait faux) ni de toi ni des on-dits (ce n'est pas tout à fait vrai). Face à moi, face à rien, face à tous. Une obsession. Un désir d'amour, semble-t-il.

jeudi 20 février 2014

Autopsie III

 Un archétype égo-temporel

Fée Zubrowka me tient éveillée. Ses paillettes argentées et sa présence flamboyante sont des symptômes qui m'empêchent d'aller me coucher. Mon corps au repos, mon mental aussi. La fée danse dans la brume. La fatigue est absoute, cette nuit. La fée refait cent fois les mêmes pas. C'est joli, je ne m'en lasse pas. La fatigue est un état que je ne ressens pas du tout cette fois. J'ai invité Fée Zubrowka car j'étais bien. Je voulais fêter ça. Elle efface tous les symptômes de l'emprise toxique, un instant, cette nuit-ci. Je lui demande de m'accompagner cette fois. Ô pas loin ! juste ailleurs. Et jusqu'à demain. La créer, Elle. Mais où est-Elle ? Elle se trouve dans un futur proche.

samedi 1 février 2014

Absence II



L'absence... Un mot de plus servant la littérature. Absence, pour moi, n'est pas un nom commun.
L’Absence... C'est le patronyme d'une douce amie vivant Là-bas, tout près de moi. Elle s'enfuit, parfois.
L'Absence... Je l'aime. Elle joue avec moi mais, un jeu intelligent ; il libère en moi un peu plus d'esprit. Il ôte de ma vie les faux-semblants. Un jeu peut servir à se construire ; n'est-ce pas Nathan ?
L'absence c'est ma tenue de soirée, ma robe de belle putain, pailletée et noire, comme j'aime me représenter sur le papier. L'absence me fait briller en société. L'absence, c'est elle qui me secourt parmi les regards dans le jour éblouissant ; elle capture ma main et m'attire ailleurs, au loin, là-bas, l'air de rien. Les bouches autour décrivent mon parcours ; quand je lis sur leurs lèvres, je retrouve mon adresse et le nom de mon docteur. (...)

Absence



Nettoyage d'hiver

Le printemps apparait déjà, en somme. L'air est doux et le vent me ranime à la vie; c'est du bonheur gratuit. Quand j'ouvre grand la fenêtre et sors ma pomme, j'en profite en ce 25 décembre où la circulation est très limitée étant donné que chacun est en famille ou dans son salon; peut-être étendu sur le parquet en train de pleurer ou juste de cuver voire les deux comme moi la fois où ce bel homme, que j'ai aimé pendant deux ou trois jours, m'a appris qu'il n'avait pas les mêmes projets que moi; et c'est son droit. Depuis peu je me tiens droite, bien droite (le plus souvent assise).

Aujourd'hui j'affiche un sourire, au moins en moi. Sinon tant pis, laissez-moi!

Je n'attends pas le printemps officiel pour faire le tri dans ma vie, mes vêtements et mes amis. L'ordre c'est maintenant. Je ne fuis pas. Je m'installe ici, dans mon appartement et mon logis de chair. Chers amis, je vous reconnais. Et, sans aimer les catégories, j'ai choisi d'ignorer ce patronyme Ami pour vous voir tels que vous êtes et juste comme des personnes que j'apprécie; et je sais pourquoi. Je vous aime tels que vous êtes.

J'ai une famille mais je l'ai ajustée et, cette dernière est composée elle aussi avec le cœur et pas juste avec les liens de sang; certains membres de celle-ci n'ont même aucun gêne avec mon consanguin, aucun.

Mais peut-être que je préfère la compagnie de mon esprit sous amphés quoique celles-ci sont aussi à éliminer. J'apprends juste à vous aimer et moi aussi par la même occasion. On se verra pour fêter ça. On se verra pour fêter ça. Et on trinquera à quoi sinon à l’amitié ?
AMITIÉ n.f. 1. Sentiment d'affection, de sympathie qu'une personne éprouve pour une autre; ce lien généralement réciproque. 2. Amitié particulière: liaison homosexuelle (notamm. entre deux adolescents). * Témoignages d'affection. Fais-leur mes amitiés.

S'il s'agissait juste de combler ce que communément on appelle le manque affectif, je me serais déjà maquée pour partager mes friandises chocolatées devant des émissions frelatées avec une couverture sur les genoux et sa main à lui au-dessous. Je me contenterais bien de ça si je le pouvais. 

Lui, lui est plein, mais aussi vide que moi. En avoir conscience. Des atomes crochus nous relient, c'est ça.
Au-delà de moi, de ma personnalité, quand bien même je sais ce que je veux, il y a nous ; et là, nous ne sommes plus deux mais un tout. L'amour est plein ou la boucle est bouclée. Toutes les failles seraient comblées quand je tendrais à aimer quelqu'un qui m'aime. Et l'amitié dans tout ça, me direz-vous ?

Un express



Entre mes mains un cercle plein où circulent énergie et rien, une chose noire et vide, noire et limpide ; une opacité telle que j'y perçois mon propre chemin dans la nuit, celui qui m'appartient que je me crée avec mes nerfs anéantis ou à la limite de l'être, une métaphore engloutie à petites lampées pour ne pas me brûler.
Le contenu coule et trace sa voie dès le bout de ma langue que je garde dans mon gosier pour ne perdre mes mots, les observer d'abord pour leur offrir leur plus bel habit de sortie. Il dégage un parfum fort et réveille mon esprit conscient puis de purs desseins de poésies avalés aussitôt par ses profondeurs qui les gardent secrets jusqu’à mon lit, jusqu'à mon lit. Ce contenant  dont il s'échappe, transparent comme un non-dit, est aussi rassurant qu'une vielle tasse ébréchée sortie du grenier de la maison familiale. Je le remplirai à plusieurs moments de la journée et à des cadences différentes tout en fonction de la nuit que j'aurai passée. Cet objet en plastic est aussi beau qu'une tasse d'antan mais si différent et jetable sans remord contrairement à celui qu'il imite. Il n'est pas un vulgaire gobelet en plastic blanc ; il est transparent et assez solide pour le garder toute la journée, rassurant jusqu'au bout il réveille ma sensualité à chaque fois que je bois dedans, c'est déjà ça. Ma tasse de café jetable donne toujours envie d'être dégustée et plus encore que celle en porcelaine complètement dépassée. Plus de canards. Juste un serré bien noir.

Prélude à l'absence


Ou le vide et le plein. Le manque. Ce dernier a-t-il un lien avec le vide que je ressens ? Non. Le manque n'est pas lié au vide. Ils se ressemblent c'est tout. Je sais que je ne suis Rien. Il faut plonger au-dedans du vide pour en ressentir l'activité. Le manque c'est quand ce que je désire pour combler ce vide abyssal vient à disparaître. Dans ce cas là, je peux faire n'importe quoi. N'importe quoi, mais vraiment. Il est dur à contrôler.
Ou alors je ferai un truc génial malgré moi, malgré lui, malgré tout. Le vide ressemble à l'Absence; c'est Tout.
Lorsque, stupéfaite, il me vient l'idée innée et physiologique de déprimer : sourire et accepter l'évènement -
" cause " de cet état - comme un cadeau ; pourquoi pas ? 
Lorsqu'un garçon que j'apprécie prend du temps à me remarquer : en prendre un autre en attendant ; pourquoi pas ?
Lorsque je suis affamée et que je n'ai plus rien à manger : ne pas aller au boulot et lire tout Schopenhauer, pourquoi pas ?
Quand j'en ai assez de ces visages de papier et de ces regards égarés ou indifférents, prendre un train, hop ! en avant ! Pourquoi pas ?
Mais quand je songe à ce qui est en train d'arriver entre lui et moi, je ne peux que rester coi ; eh ! quoi ?!